Windows 10 : dix raisons de ne pas mettre à jour !

À chaque nouvelle version de Windows, j’ai pu lire çà et là des messages plus ou moins bien intentionnés vous incitant à ne pas installer ou utiliser cette nouvelle version. Au moment de la crise de Windows Vista, je me souviens avoir retrouvé des articles très critiques sur Windows XP, dont chacun connaît aujourd’hui le succès. Windows 10 ne fait pas exception. Je vais reprendre les arguments utilisés, notamment par Yohann POIRON sur son blog, qui, contrairement à moi, travaille la plupart du temps sur un Mac sous MacOS.

Comme dans d’autres textes que j’ai pu écrire ici, je précise que je ne suis ni juriste, ni en charge de la communication de Microsoft et, donc, ces propos n’engagent que le simple utilisateur passionné que je suis.

1. Il est encore en chantier (sous entendu : il est plein de bug)

Le mode de conception de Windows 10 a considérablement évolué par rapport à ces prédécesseurs : jamais la mise au point d’un système d’exploitation n’avait eu recours à autant de testeurs et sur une durée aussi longue. Microsoft connait le marché de ses utilisateurs et sais que la diversité des matériels utilisés est telle que les probabilités de tomber sur des combinaisons jamais testées sont très élevées. Contrairement à certains concurrents qui contrôlent de bout en bout le matériel et le logiciel, ce n’est pas une nouveauté pour Microsoft que d’évoluer dans ce contexte. Attendre un peu plus longtemps pourrait permettre d’espérer que LA combinaison que VOUS utilisez sera également utilisée par quelqu’un d’autre et que ce quelqu’un d’autre remontera un dysfonctionnement qui sera corrigé. C’est un pari, mais un pari risqué. Si vous utilisez une combinaison plutôt classique, il y a une très forte probabilité que cette combinaison a déjà été testée et validée.

2. Il y a trop de questions sans réponses (gratuité, durée du support de cette version, etc.)

Beaucoup de questions se posent lors de la sortie d’un nouveau logiciel, mais Microsoft n’en est pas à sa première sortie. Certes, il y a eu, dans le passé, des revirements tels que le niveau de support d'Internet Explorer que j’ai évoqué ici. Mais globalement, les questions les plus fréquemment posées possèdent des réponses claires.

La première : celle de la gratuité fait l’objet de réponses qui sont très juridiques. En termes non juridiques, pour les utilisateurs particuliers qui ont déjà acheté leur version de Windows avec leur matériel et qui sont sur des versions récentes (Windows 7 et ultérieurs), il n’y a rien à payer si vous faites la mise à jour dans l’année à venir.

La seconde : celle de la durée de support est également juridique. Depuis très longtemps, Microsoft a clarifié la situation avec les deux phases de 5 ans, soit 10 ans de support, globalement. Par ailleurs, ne pas migrer aujourd’hui parce que l’on ne sait pas quelle sera la date exacte de fin de support de la nouvelle version serait plutôt étrange par rapport aux dates de fin de support des versions précédentes qui sont connues et beaucoup plus proches que celle de Windows 10.

3. Non, toutes les applications, et les composants ne sont pas compatibles !

Comme pour le premier point, le programme de développement de Windows 10 a duré suffisamment longtemps et mobilisé suffisamment de monde pour tenter d’identifier les problèmes potentiels. En repoussant la migration, le problème ne se résoudra pas tant qu’il ne sera pas connu. Comme souvent mentionné, le retour en arrière est toujours possible, mais mieux vaudrait s’attaquer au problème que de le masquer en réutilisant un ancien système.

La compatibilité des applications n’est pas une découverte pour Microsoft, mais a fait l’objet de nombreuses améliorations au fur et à mesure des nouvelles versions de Windows. Beaucoup de solutions existent qui ne sont pas toujours connues.

4. Le menu Démarrer

Il est de retour ! Mais il a aussi évolué ! À une certaine époque, il était question du meilleur des deux mondes. C’est également le cas de ce menu qui, comme toujours, peut faire l’objet de nombreuses personnalisations, y compris de revenir au menu démarrer de Windows 8 en plein écran et avec ses tuiles plus ou moins grosses.

Selon les systèmes que j’utilise, mon menu n’est pas identique : sur l’ordinateur avec lequel je travaille et qui n’est pas tactile (et oui, même encore aujourd’hui, c’est possible sous Windows), j’utilise énormément le clavier et compose plutôt le nom des applications que je souhaite lancer. Sur l’ordinateur des loisirs, je suis plutôt à naviguer avec les doigts sur l’écran. Microsoft offre le choix d’utiliser ce qui est le plus confortable pour chacun et dans chacun des contextes d’utilisation.

5. Une forte influence sur le mobile

Il est évident que Microsoft souhaiterait avoir une part de marché supérieure dans le domaine des téléphones, mais ce n’est pas une raison pour reprocher le progrès que l’interface de Windows Phone a pu apporter. J’ai pu lire que certains concurrents s’en étaient inspirés et que la convergence faisait qu’il était de plus en plus difficile à distinguer chaque système d’exploitation. À chaque époque, ses modes et la tendance actuelle se retrouve à peu près partout. La prise en main finit toujours par être facilitée ; ce qui est le principal.

6. Applications

Le catalogue des applications présentes dans le Windows Store ne doit pas faire oublier l’immense catalogue d’applications compatibles avec Windows. La présence de nombreuses applications inutiles n’est pas, loin de là, l’apanage du Windows Store.

7. Fonctionnalités manquantes

Il est plutôt amusant de lire à la fois fréquemment que Windows est trop gros et que certaines fonctions très rarement utilisées qui ne sont pas reconduites manquent dans Windows 10. Il existe beaucoup de partenaires qui gravitent autour de Microsoft qui sont prêt à combler les zones d’ombre. Si certaines fonctions disparaissent et qu’il existe un réel besoin, je suis persuadé qu’un partenaire se lancera ou qu’une astuce permettra de retrouver la fonctionnalité disparue.

Pour information, ainsi, j’utilise toujours le bon vieux Windows Live Writer pour composer ce billet qui ne s’installe plus directement sur Windows 10. L’astuce à utiliser est de lancer la commande d’installation suivante :

Téléchargez WLW depuis https://wl.dlservice.microsoft.com/download/C/1/B/C1BA42D6-6A50-4A4A-90E5-FA9347E9360C/en/wlsetup-all.exe

Puis lancez

wlsetup-all.exe /AppSelect:Writer /q /log:C:\temp\Writer.Log /noMU /noHomepage /noSearch

J’ai pu lire, par ailleurs, qu’Internet Explorer disparaissait de Windows 10 ; ce qui est complètement faux. La présence de Microsoft Edge ne fait pas disparaître Internet Explorer dont la version 11 équipes Windows 10 ainsi que les précédentes versions de Windows depuis Windows 7.

8. Windows 7 est toujours aussi bon – ou mieux

Ma calculatrice que j’utilisais en terminale n’a jamais été dépassée par les différentes calculatrices de Windows. Entre temps, mes usages ont évolué et l’environnement dans lequel j’évolue également. Compte tenu de la vitesse à laquelle l’informatique et les nouvelles technologies évoluent, continuer à utiliser un système d’exploitation conçu il y a plus de 6 ans serait comme tenter de traverser la Manche avec l’avion de Blériot. Certains le font pour le plaisir et le goût du risque. Je suis trop concentré sur mon travail pour y mêler plaisir et risque, mais j’ai encore un Macintosh Performa 630 sous System 7 et un PC sous Windows ME que j’allume de temps à autre.

9. Des mises à jour forcées

Les mises à jour ne sont pas forcées, du moins, pour ce qui est des évolutions du système d’exploitation. Les différentes moutures permettent de choisir le rythme d’évolution auquel chacun pourra accéder. À titre personnel, je préfèrerais recevoir de multiples mises à jour fréquentes et minimes plutôt que d’attendre jusqu’à plus de 10 ans avant de faire un grand saut beaucoup plus risqué.

Au passage, l’article kb3080351 de la base de connaissances de Microsoft précise les moyens à mettre en œuvre pour empêcher les utilisateurs de migrer leurs ordinateurs vers Windows 10. Je suis persuadé que des moyens similaires seront proposés ultérieurement pour Windows, au-delà du choix tel que Current Branch (CB), Current Branch for Business (CBB) ou Long Term Servicing Branch (LTSB), disponibles en fonction des éditions de Windows 10.

Pour ce qui est des mises à jour de sécurité, je suis plutôt rassuré de savoir qu’elles s’installent rapidement et sans intervention de ma part.

10. Il est toujours Schizophrenic

Pour arriver à satisfaire un maximum d’utilisateurs, il est utile de mettre à disposition de multiples manières de faire la même chose. Pendant des années, les Linuxiens reprochaient à Windows de ne pas pouvoir être piloté en ligne de commande. C’est aujourd’hui complètement possible, notamment à travers PowerShell.

Le respect de la vie privée !

Comme les 3 mousquetaires qui étaient 4, les 10 raisons de ne pas utiliser Windows 10 ont fait l’objet d’une onzième attaque, auprès de la CNIL, prétendant que Microsoft, à travers Windows 10, ne respectait pas la vie privée.

Il est utile de savoir que, de manière identique à l’initiative sur la sécurité, Microsoft a pris, il y a déjà plus de 10 ans, des décisions qui protègent les utilisateurs de ses logiciels et services en matière de respect de la vie privée. Ces décisions ont conduit à ne pas mettre en œuvre de collecte sans le consentement des utilisateurs et de laisser la possibilité de revenir sur des choix (notion, en anglais de OptOut).

Si vous lisez l’anglais, je vous invite à consulter les informations disponibles à partir de l’emplacement suivant :
https://www.microsoft.com/privacy

Dans le contexte des révélations d’Edward SNOWDEN, il est utile de savoir que la plupart des informations collectées par Microsoft sont “anonymisées” et/ou protégées. Je suis plutôt convaincu que cette situation est loin d’être identique chez certains concurrents dont les données privées collectées et leur exploitation constituent l’essentiel de leur richesse, voire de leur chiffre d’affaire.